Mon intention avec ce livre
D’après l’extrait gratuit du livre disponible ici:
Ce livre présente les motifs, la vision et les moyens de mise en œuvre pour faire de l’accomplissement de chacun notre nouveau projet poli‐ tique. C’est ce que j’appelle la « politique de l’être ». Je souhaite rendre compréhensible par tous ce besoin impérieux d’un changement de conscience planétaire et placer cette question au cœur du débat public. […]
Nous avons par ailleurs besoin d’une vision et d’un cadre intégrant l’ensemble des revendications et des initiatives pertinentes. La plupart de ces propositions se focalisent sur des points de vue spécifiques (par exemple, celui d’une tradition spirituelle) ou sur certaines dimensions de la transformation culturelle et spirituelle qui se joue en ce moment, comme la compassion, le bonheur ou la pensée systémique. Relier tous ces éléments entre eux doit permettre à ce mouvement de prendre conscience de lui‐même, de s’organiser et finalement de peser sur le plan politique et social. J’ai donc tenté d’intégrer nombre de ces brillantes idées, en citant notamment les ouvrages de référence, pour montrer qu’elles avaient chacune toute leur place dans la politique de l’être.
Il nous faut enfin un programme politique traduisant cette vision en mesures concrètes pour l’ensemble des secteurs de la société. Il s’agit de mettre à profit la puissance des leviers politiques et institutionnels pour soutenir la mise à l’échelle de cette transformation dans le temps qui nous est imparti. L’accent est généralement plutôt mis sur un chan‐ gement de conscience « par le bas » et sur la nécessité d’évolutions individuelles qui entraîneront les changements politiques et institu‐ tionnels. Ces derniers sont peu débattus ou de manière incantatoire et générale, vague et peu opérationnelle. Ayant passé vingt ans à étudier et à travailler sur les questions de politique publique, je pense pouvoir contribuer à cela.
La méthode que je propose ici consiste à marier sagesses et sciences. Les connaissances scientifiques à proprement parler n’indiquent pas ce à quoi nous devrions nous employer, les valeurs que nous devrions défendre, ni la direction qu’il serait souhaitable de donner à nos sociétés.
Nous nous sommes égarés à force de considérer le développement tech‐ nologique et économique comme une fin en soi. Nous avons besoin de sagesse pour guider nos nations. Les connaissances scientifiques nous permettront, quant à elles, d’approuver ou non (en tant alors qu’ap‐ plications ou qu’interprétations erronées), de spécifier et de concréti‐ ser les orientations générales qu’une approche fondée sur la sagesse nous indique. Cette sagesse, nous la trouvons dans les traditions qui la cultivent depuis des siècles, voire des millénaires – lui permettant d’imprégner nos cultures, condition sine qua non d’un usage légitime et efficace aujourd’hui – et nous mobilisons la science pour l’adapter aux réalités actuelles.