Être est un voyage spirituel

Extrait du livre: 

Comment se gouvernerait une civilisation plus avancée sur le plan spirituel ? Je suis persuadé que cette civilisation serait fondée sur une idée simple : nos problèmes viennent de l’intérieur, de nos esprits et de nos cœurs, et là se trouvent également les clés pour les résoudre.

Une telle civilisation collaborerait avec l’évolution, en se focalisant en permanence sur le développement intérieur de ses membres. Une civi‐ lisation plus sage saurait qu’en s’organisant de manière à cultiver les valeurs les plus élevées et le meilleur en chacun de nous (vérité, liberté, justice, respect de la vie, bonheur, amour, paix…), elle favoriserait indé‐ niablement son épanouissement et celui de ses membres.

Les sciences sociales mettent de plus en plus l’accent sur cette vérité. Elinor Ostrom, qui est sans doute la référence la plus influente en matière d’analyse institutionnelle, a résumé ainsi la leçon la plus importante qu’elle ait apprise : « L’objectif central des politiques publiques devrait plutôt être de faciliter le développement d’institutions faisant ressortir ce qu’il y a de meilleur chez les êtres humains. » J’emploie le terme « politique de l’être » pour désigner cette approche de sagesse de la politique, qui place l’être comme le principal objectif et moyen pour nos sociétés. Dans ce cas, le mot « être » concerne tous les êtres et désigne pour les humains la réalisation de leur plein potentiel, autrement dit la réalisation de leur être authentique et supérieur. L’être supérieur renvoie au développement des vertus, qualités ou valeurs intérieures, tandis que l’être authentique fait référence au fait de devenir qui l’on est vraiment. Tous deux convergent vers la manifestation de notre véritable nature d’inter‐être. 

[…]

Cette définition de l’« être » le rapproche d’autres concepts comme le développement spirituel ou le développement intérieur, la réalisation de soi, l’épanouissement humain ou encore l’eudémonisme (associé au développement du meilleur de soi en accord avec notre être véritable, voir chapitre 6, « Bonheur »). Toutes les dimensions de l’être, ainsi que notre nature relationnelle, doivent être prises en considération. De ce fait, « être » consiste à « réaliser son potentiel unique à travers son développement physique, mental, émotionnel et spirituelle […] et en relation avec soi-même, les autres et l’environnement ». La politique de l’être reconnaît que la vie est une expérience spirituelle. Elle vise à aligner nos institutions sur notre véritable raison d’être sur Terre : devenir qui nous sommes, des personnes meilleures, dans toutes leurs dimensions. Les sociétés peuvent nous aider à « être » en nous offrant le moyen de réaliser nos aspirations les plus profondes et les plus saines par l’intermédiaire d’institutions ancrées dans le paradigme de l’(inter‐)être.



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