Redéfinir le progrès social comme « être »

Nos nations se sont égarées lorsque le développement économique est devenu une fin en soi plutôt qu’un moyen de bien vivre.

La production économique mesurée en termes de Produit Intérieur Brut (PIB), qui depuis son invention en 1934 a été la principale métrique pour évaluer le développement des nations, est maintenant largement reconnue comme une boussole erronée pour nos sociétés.

D’autres indicateurs de progrès se sont multipliés. Ils complètent souvent l’approche économique par des indicateurs sociaux et environnementaux, ainsi que par des mesures de notre qualité de vie et de notre bien-être subjectif. Dans le même temps, la nécessité d’un nouveau paradigme de développement à même de soutenir un véritable progrès social a été mise en évidence.

Je propose de faire d’ »être » – au lieu d »‘avoir » – notre nouvel objectif collectif. Par « être », j’entends devenir qui nous sommes réellement, le meilleur de nous-mêmes. Cela s’applique également aux nations.

Qu’est-ce que cela signifie donc pour nos sociétés de devenir meilleures ?

Dans la philosophie occidentale, la vision de la bonne société a été largement façonnée par les “transcendantaux” de Platon – la vérité, la bien et la beauté. Plus tard, Hegel a considéré la « liberté » comme la mesure du progrès social.

Dans mon dernier blog, j’ai mentionné les principales voies par lesquelles le nouveau paradigme de l' »être » émerge actuellement, en précisant qu’elles correspondent également à certaines des valeurs et des idéaux les plus élevés : la compréhension, la vie, le bonheur, l’amour, la paix, la pleine conscience, le « mystère ».

Toutes ces valeurs constituent le champ lexical de la plupart des devises nationales. Ce sont nos aspirations les plus élevées, vers lesquelles nos nations sont censées tendre, les étoiles les guidant.

Le progrès social est fondamentalement un développement culturel, et les sociétés les plus avancées sont celles qui incarnent le mieux ces valeurs dans leurs cultures et leurs organisations sociales, ce qui permet à leurs membres – humains et non humains – de s’épanouir ou simplement « d’être ».

Ces valeurs les plus élevées peuvent également être définies comme des qualités spirituelles, celles qui émanent d’une personne éveillée. Elles sont le reflet d’un absolu, que certains appellent aussi dieu ou esprit. L’Église catholique a considéré les transcendantaux de Platon comme des « propriétés de l’être » qui « reflètent la perfection infinie de Dieu », tandis que Hegel considérait la liberté comme la qualité essentielle de l’esprit (« geist »). Dans cette perspective, le progrès social est fondamentalement un développement spirituel.

 

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